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Agence d'Urbanisme de la Région Nantaise

L’Agence d’urbanisme de la région nantaise (AURAN) produit des analyses, décrypte les tendances et actualise des données pour les collectivités. C’est un outil partenarial d’aide à la décision pour les élus et une ressource pour la compréhension et la mémoire des territoires.

Une croissance démographique soutenue en Loire-Atlantique, portée par le solde naturel et migratoire

 
1 448 000 habitants en 2020, dont 673 000 sur la métropole nantaise

 

 

La population du département continue de croître à un rythme soutenu : +1,1 % de croissance démographique entre 2013 et 2018, ce qui représente + 16 700 habitants supplémentaires par an. La Loire-Atlantique à une croissance 3 fois supérieure à la France et 1,5 fois supérieure à la région. C’est même le seul département des Pays de la Loire à voir sa croissance s’accélérer.
Nantes Métropole, comme l’ensemble des intercommunalités du département, s’inscrit pleinement dans cette dynamique. Elle gagne 9 415 habitants par an, soit 25 habitants par jour. Ce qui porte sa population à 656 275 habitants au 1er janvier 2018. Comme pour la métropole nantaise, d’autres intercommunalités voient leur croissance démographique accélérer. Il s’agit notamment des intercommunalités de Pornic, Saint-Nazaire ou encore de Cap’Atlantique.
Au-delà des derniers chiffres du recensement, la prise en compte de données complémentaires plus récentes (livraisons de compteurs Enedis), permet d’observer que cette dynamique démographique s’est depuis poursuivie. La population du département avoisinerait ainsi 1 448 000 habitants en 2020, dont 673 000 sur la métropole nantaise

 

Seulement 6 % des arrivants sont originaires de Paris

Aujourd’hui, les territoires les plus dynamiques combinent apport naturel (différence entre les naissances et les décès) et migratoire de longue distance (différence entre les nouveaux arrivants et les départs). Les migrations de longue distance sont principalement motivées par les besoins de formation (études supérieures) et la dynamique économique (créations d‘emplois). 67 % de la croissance démographique de la Loire-Atlantique est portée par le solde migratoire. La dynamique d’évolution de l’emploi et celle de son offre d’enseignement supérieur expliquent en partie cette attractivité.
Le département attire surtout des habitants du Grand-Ouest : 21 % des arrivants résidaient auparavant dans un autre département des Pays de la Loire et 15 % sont originaires de Bretagne. Les Parisiens ne représentent que 6 % des arrivées (13% pour l’Île de France hors Paris).

 

Une natalité qui progresse dans la métropole, à contre-courant de la tendance nationale

33 % de la croissance démographique est portée par le solde naturel entre 2013 et 2018 dans le département, 39 % sur la métropole et 48 % à Nantes.  Une part qui diminue par rapport à la période 2008-2013 : 47 % sur le département, 62 % sur la métropole. Sur Nantes la totalité de la croissance démographique était portée par le solde naturel au cours de la période précédente.
La natalité reste importante dans la métropole nantaise et évolue à contre-courant puisque le nombre de naissances y augmente, alors qu’il diminue au niveau national (tout comme en Loire-Atlantique hors Nantes Métropole). Si des phénomènes de baisse de la natalité, voire de « dénatalité1 », peuvent être observés au niveau national en lien avec le contexte sanitaire, cela ne s’observe pas encore au niveau de la métropole nantaise. L’agence restera particulièrement attentive à l’évolution de ce phénomène dans les territoires de Loire-Atlantique.
Parallèlement, le nombre de décès progresse, comme partout en France, en lien avec le vieillissement de la population et l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges élevés.

 

+ 160 000 habitants dans le département entre 2020 et 2030

La forte dynamique installée depuis de nombreuses années n'a pas de raison de s’arrêter. En effet, celle-ci s‘appuie sur des fondamentaux qui n‘ont, à ce jour, toujours pas été remis en cause par la crise sanitaire : proximité du littoral, pôles d‘emplois dynamiques dotés d‘une main-d’œuvre qualifiée et diversifiée, offre d‘enseignement supérieur importante etc. Autant d‘éléments qui continueront immanquablement d‘alimenter la croissance démographique du territoire pour les années à venir.
L’actualisation des projections de population (cf. chiffres clefs ci-dessous), laisse penser, dans son scénario fil de l’eau, que la population de Loire-Atlantique atteindrait 1,6 million d’habitants à l’horizon 2030, soit une augmentation de 160 000 habitants au cours des dix prochaines années.

 


Tous les territoires seront concernés par cette hausse de population. Quel que soit le scénario projeté, les intercommunalités verraient leur population progresser selon des rythmes supérieurs à ce qu’envisageaient les projections centrales de l’Insee livrées en 2017.

 

Les migrations courte distance : le départ de la métropole est socialement marqué, faute d’alternatives suffisantes

Cependant, cette croissance démographique n’aura pas le même impact sur les territoires et leurs politiques publiques locales selon les communes où les habitants s’installent. En effet, le solde migratoire d’un territoire (et donc sa dynamique démographique) est aussi impacté par des migrations résidentielles de « courte distance ». À la différence des migrations de « longue distance », ces mouvements sont davantage motivés par la réalisation des parcours résidentiels des ménages (changement de composition du ménage, accession à la propriété, etc.).


 
Or, alors que la croissance démographique se poursuivait, les signes d’un ralentissement de la construction neuve ont été observés dans la métropole nantaise dès 2016 et se sont confirmés les années suivantes. Ce ralentissement a généré un report de la demande des ménages métropolitains vers les territoires voisins, accentuant significativement la tension des marchés locaux de l’habitat, notamment dans l’ancien.
La capacité des ménages à réaliser leurs parcours résidentiels est influencée par la disponibilité du parc existant et par la dynamique de la construction neuve des territoires. Les taux de vacance de logements étant parmi les plus faibles observés au niveau national, la construction neuve joue un rôle indispensable pour répondre aux besoins démographiques locaux.

 

Il faut construire plus de logements en Loire-Atlantique

Seule la construction d’un nombre de logements à la hauteur des dynamiques démographiques de chaque territoire et au plus près des pôles d’emplois permettrait de réguler efficacement les conséquences de cette pression démographique. À défaut, les effets négatifs induits sur les territoires voisins seront renforcés, notamment en matière d’augmentation de l’artificialisation des sols, d’allongement des déplacements et des temps de parcours, d’accroissement des émissions de gaz à effets de serre etc. L’enjeu démographique est un sujet sur lequel les collectivités du territoire ont plus que jamais besoin d’échanger et de se coordonner.

 

3 scénarios de projections

L’Auran a mis en place un outil de projection démographique à l’échelle de la Loire-Atlantique et de ses territoires. Cet outil permet d’établir des scénarios en s’appuyant sur des hypothèses de projections : la mortalité, la fécondité, les migrations longue distance (entre le département et le reste de la France et du monde) ainsi que les migrations courte distance (d’une commune à une autre au sein de la Loire-Atlantique). Les projections s’appuient sur le recensement de la population 2017 de l’Insee et sur les données d’ENEDIS transmises à l’Auran pour les tendances les plus récentes (2018-2020).
Pour le scénario départemental « Fil de l’eau » les tendances récentes suivantes ont été prises en compte :

  • Mortalité : une mortalité qui continue de baisser mais plus lentement que sur la période 2014-2016 (si à ce jour la Covid-19 n’a pas entrainé d’accélération significative du nombre de décès (voir encadré), l’évolution de la pandémie et ses effets à long terme resteront à surveiller).
  • Fécondité : la fécondité diminue avec un ralentissement par rapport à la période 2016-2019, de manière nuancée selon les territoires.
  • Migrations longue distance : poursuite des tendances des dernières années, notamment en lien avec le maintien des besoins de formation supérieure (migrations étudiantes).

La projection départementale de l’Auran a ensuite été déclinée en projections intercommunales. Pour ces dernières, trois scénarios ont été élaborés, faisant exclusivement varier l’hypothèse des migrations courte distance. Le premier scénario « Fil de l’eau » reprend les dernières tendances observées à partir des données de l’Insee. Le deuxième, « Tendances récentes (dynamiques 2018-2020) » se base, comme son nom l’indique, sur les dynamiques 2018-2020 et montre le début d’un retour à la périurbanisation. Enfin, le troisième et dernier scénario dit « Retour de la périurbanisation » montre les conséquences démographiques que cela pourrait engendrer si les besoins en logements n’étaient pas satisfaits dans la métropole (soit un départ plus massif vers la couronne périurbaine).
D’autres scénarios illustrant d’autres situations pourront également être projetés, en fonction des éventuelles évolutions démographiques.

 

[1] Dénatalité : Il y a dénatalité lorsque le taux de natalité est inférieur au taux de mortalité de sorte que la population vieillit et décroît, à moins que l'immigration compense la variation naturelle de la population.
  • 1 448 000 habitants

    en 2020, dont 673 000 sur la métropole nantaise

  • 6 %

    des arrivants sont originaires de Paris

  • + 160 000 habitants

    dans le département entre 2020 et 2030

  • 3

    scénarios de projections

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