La désimperméabilisation des équipements et espaces publics est un levier important pour contribuer à répondre aux enjeux de végétalisation et de rafraichissement de la ville. En posant la question concrète des cours d’écoles, l’Auran développe une vision élargie des enjeux pour répondre aux besoins des enfants, aux attentes des équipes pédagogiques et des parents et aux enjeux de gestion du patrimoine public communal.
A partir d’un état des lieux précis de chaque établissement, il s’agit à la fois de définir un plan d’action global à l’échelle communale, mais également de prioriser et de cibler à l’échelle de chaque établissement les actions à mettre en place.
Les écoles sont en effet très marquées par leur époque de construction et leur localisation au sein de la ville. Les différents types d’espaces intérieurs et extérieurs qui en résultent, déterminent l’organisation fonctionnelle, la gestion et la vie de l’école.
Pour s’adapter aux spécificités de chaque école, il n’y a donc pas une solution, mais des solutions à mettre en œuvre qui devront prendre en compte l’organisation interne des écoles et l’inscription dans leur quartier.
A partir de l’analyse de l’ensemble des écoles de la Ville de Nantes réalisée par l’Auran en début d’année 2020, il a été possible de distinguer plusieurs types de cours d’école et de qualifier leur rapport au paysage végétal.
Les écoles des quartiers denses bénéficient de la présence de grands arbres dans des secteurs qui peuvent en être plutôt dépourvus, les écoles des quartiers plus résidentiels créent des espaces extérieurs aérés avec des perméabilités visuelles vers l’espace public, les écoles des secteurs de grands ensembles offrent de nombreux espaces extérieurs dont les usages pourraient être intensifiés.
Par ailleurs, un grand nombre d’écoles se situent à moins de 100 mètres à vol d’oiseau d’un espace vert public. Ces espaces de plein air à proximité directe de l’école pourraient constituer des lieux d’enseignement à part entière, en y intégrant du mobilier adapté à destination des équipes pédagogiques.
Réparties au sein des tissus urbains, les cours écoles représentent une trame potentielle pour participer à un maillage d’îlots de fraicheur, de nature, ou même de lieux de vie au sein de leur quartier.
A partir de l’analyse des données satellitaires de températures de surface exploitées par l’Auran, il apparaît que sur l’ensemble des établissements scolaires publics et privés de la Ville de Nantes, la moyenne des températures de surface est supérieure de 0,4°C à celle de l’ensemble des espaces construits. En fonction des écoles, la température moyenne varie de près de 8°C entre l’école la plus chaude et celle qui est la plus fraîche.
Plus que par la forme de bâti, des matériaux de construction ou la présence de végétaux sur le site, les températures de surfaces observées sont fortement influencées par le contexte environnant. Certaines écoles bénéficient de la fraicheur des grands ensembles paysagers dans lesquels elles s’inscrivent, d’autres subissent les effets réchauffant des matériaux et des bâtiments qui les jouxtent.
La requalification des cours d’école apparaît donc comme une opportunité majeure, à l’échelle du quartier, d’explorer les atouts de la nature en ville, d’en renforcer ses faiblesses.
Au-delà d’un projet d’aménagement, concevoir des écoles vertes et fraiches, ne peut fonctionner sans un changement des habitudes et des pratiques. Acheter des bottes pour explorer un espace boueux de la cour pourra se révéler au quotidien d’autant autant intéressant du point de vue pédagogique que de planter des arbres en impliquant les enseignants et les parents d’élèves.
Dans ce changement à opérer, les équipes pédagogiques devront être écoutées et accompagnées, les équipes de gestion et de maintenance devront être formées et adaptées, les parents d’élèves devront être informés, impliqués, rassurés.
La cour d’école doit à la fois pouvoir répondre aux besoins des enfants et constituer un élément pleinement intégré au projet pédagogique porté par chaque établissement. Il s’agit d’agir sur le contexte et de redonner à la nature ses significations par le biais de l’expérience. L’enjeu est donc avant tout de relier l’enfant et la nature.
Etude sur les écoles nantaises, cartographie de localisation des établissements croisée avec le couvert végétal (méthodologie Auran)